Mieux gérer
Budget Base Zéro, pas de tabou !
L'UWE demande la réalisation exhaustive et sans tabou du Budget Base Zéro (BB0). L’effet retour estimé de cet exercice est de 1,5 milliard d'euros par an. Ce montant :
- doit servir à réduire le déficit, la dette et sa charge ;
- doit permettre des investissements porteurs de création de valeur.
La réalisation du BB0 doit être suivie :
- d’une professionnalisation de la gestion et d’une amélioration de la transparence des dépenses (budget Forem, budget AViQ …) et de la dette ;
- d’un meilleur examen - par des évaluateurs vraiment indépendants - de la productivité des services publics et de l’efficience des mesures prises ;
- d’une simplification des structures publiques (nombre, transversalité, localisations…) ;
- d’une numérisation forte des services publics ;
- de l’accélération et de la simplification des procédures (demandes d’information, paiements, recours administratifs et judiciaires …).
L’UWE demande également que soit mise en place la nouvelle comptabilité publique. La Wallonie a 8 ans de retard sur ce projet qui doit conduire à la réalisation d’un bilan (actif et passif) et d’un compte de résultat transparent.
Ces mesures fortes doivent permettre à la Wallonie de lancer un plan de redéploiement soutenable qui :
- doit prendre en compte la situation des finances publiques wallonnes ;
- s'appuyer sur les effets retours du BB0 et du financement européen ;
- prioriser des investissements structurels qui génèrent de la valeur ;
- stopper le saupoudrage sous couvert de mesures de relance.
L’UWE estime enfin qu’un exercice similaire devrait être mené par la Fédération Wallonie Bruxelles. Il faut saisir l’opportunité d’accélérer les volets du Pacte pour un Enseignement d’Excellence qui peuvent contribuer au redressement économique de la Wallonie et à l’amélioration de la trajectoire budgétaire post-COVID de la FWB. Concrètement, l’UWE suggère de :
- garder le cap fixé par le Pacte et continuer à œuvrer pour sa mise en œuvre réussie, en ce compris les mesures impliquant des réductions de coûts et des effets retour pour contrebalancer les accroissements de dépenses déjà engagées ;
- compléter le Pacte par une réforme de la Formation Initiale des Enseignants (FIE) en ligne avec les meilleurs standards internationaux et sans augmentation de l’enveloppe budgétaire consacrée à l’enseignement obligatoire. En l’état, la réforme envisagée pour la FIE coûterait selon plusieurs sources concordantes plus de 500 millions EUR par an. Ce refinancement massif de notre enseignement obligatoire serait d’autant plus incompréhensible que celui-ci fait déjà partie des systèmes scolaires les mieux financés ;
- explorer de manière systématique et sans tabou des pistes pour une meilleure utilisation des moyens de la FWB pour :
- assurer la soutenabilité budgétaire de la FWB ;
- permettre un refinancement de l’enseignement supérieur (et d’éventuels autres domaines de compétences de la FWB).
- mettre à niveau certaines infrastructures (bâtiments, équipements numériques).
- A cette fin, l’UWE recommande la mise en place d’un processus budgétaire structuré, impliquant les acteurs pertinents afin d’adopter un ensemble cohérent de mesures qui concerneraient tant les recettes que les différentes catégories de coûts : frais de personnel, frais de fonctionnement et investissements.
Redéfinir le périmètre de l’action publique
Dans le cadre et la continuité des conclusions du Budget Base Zéro, l’UWE estime qu’il sera nécessaire de mener un exercice important de redéfinition de l’action publique régionale. Pour des raisons économiques et budgétaires, la Région doit recentrer ses métiers sur ce qui constitue le cœur d’une action publique. Il faut que secteurs public et privé s’articulent avec intelligence et efficacité dans un cadre où les métiers sont pris en charge par ceux qui doivent logiquement et efficacement les assurer.
Un pilotage public performant de la politique économique
Afin d’assurer la coordination de l’ensemble de la politique économique régionale (politiques industrielles, d’innovation, de formation…) et d’éclairer les décisions politiques par des analyses objectives, systématiques et prospectives, l’UWE propose de confier à une équipe existante au sein du SPW (pas de nouvelle structure) le rôle d’un « Bureau régional du Plan ». Ce « Bureau régional du Plan » se verrait doté d’un mode de fonctionnement garantissant la qualité, la neutralité et l’objectivité de ses analyses.
Simplifier le paysage des structures publiques et optimiser leur fonctionnement
La lasagne institutionnelle et administrative actuelle est difficilement compatible avec les principes de bonne gouvernance.
Pour l’UWE, il est impératif de mener une réflexion de fond à ce sujet et notamment :
- rationaliser les structures d’animation économique et les structures liées à la recherche ;
- en matière d’insertion à l’emploi, repenser les multiples structures de manière à les rendre complémentaires et en éliminant les doublons (Forem, Mire, ALE, CISP …) ;
- fusionner les structures publiques pour rationaliser la politique relative aux infrastructures de transport ;
- revoir la composition et les modes de fonctionnement des organes décisionnels des unités d’administration publique (pouvoir de décision des différents organes, intégration d’administrateurs privés en plus grand nombre, adéquation des rémunérations des administrateurs et mandataires avec la responsabilité et l’importance de l’outil…) ;
- gérer de manière plus proactive et efficiente le patrimoine immobilier de la Wallonie (nombre de bâtiments, surface par collaborateur …) ;
- repenser l’architecture et la répartition des compétences entre niveaux de pouvoir en Wallonie afin d’en améliorer l’efficacité globale (Région, Provinces, intercommunales et autres structures supracommunales, communes).