Faire des acteurs publics
des moteurs du changement

Les marchés publics au service de l’économie régionale

Les autorités régionales et locales wallonnes sont grandes pourvoyeuses de marchés de travaux, de biens et de services et dès lors d’activité économique via la passation d’un nombre très important de marchés publics.

Les entreprises wallonnes échappent pourtant encore trop au bénéfice de ces marchés.

Il est dès lors nécessaire que ces marchés aient encore plus qu’aujourd’hui un impact positif sur l’économie régionale et locale.

Pour ce faire, il y a lieu :

  • de veiller au recours optimisé aux clauses sociales et environnementales des marchés publics pour stimuler les acteurs économiques régionaux ;
  • de favoriser le choix d’un adjudicataire « mieux disant » plutôt que le « moins disant » ;
  • de garantir l’accès aux marchés pour toutes les tailles d’entreprises via un recours adéquat à l’allotissement des marchés ;
  • de favoriser les entreprises et produits détenteurs de labels, certifications et agréments en concertation avec les représentants des secteurs concernés.

Les défis du FOREM pour faire face au marché de l’emploi post Covid

Le service public de l’emploi et de la formation professionnelle est l’une des pierres angulaires pour une stratégie post-covid du marché du travail. Afin de limiter l’impact de la crise, le FOREM entend agir rapidement pour soutenir le marché de l’emploi wallon. La stratégie mise en œuvre concerne notamment le soutien aux secteurs essentiels, l’adaptation de l’offre de formation ou encore la mise en place d’un accompagnement instantané.

Les initiatives du FOREM doivent être soutenues et félicitées pour leurs volontés de rapidité et d’agilité face à cette crise sanitaire. Face à l’afflux massif de demandeurs d’emploi qui risque d’arriver prochainement, le FOREM devra mettre toutes les ressources disponibles pour relever ce challenge inédit. Cette période post-covid sera d’autant plus importante car elle est significative de renouveau par la réforme de l’accompagnement orienté coaching et solutions du FOREM.

L’UWE veillera au bon cheminement des initiatives engagées par le FOREM en parallèle avec la réforme prochaine de l’accompagnement. Ainsi, le FOREM doit gagner en agilité notamment par une fixation d’objectifs clairement définis en termes de publics visés, et de taux d’insertion attendus. N’étant pas en mesure de pouvoir accompagner chaque demandeur d’emploi, le FOREM doit miser sur ses collaborations avec les tiers marchands et non marchands.

Gouvernance et organisation de l’offre d’enseignement et de formation

  • Poursuivre la mise en œuvre du pacte pour un enseignement d’excellence, un plan ambitieux, pluriannuel (2017-2030) et qui fait consensus parmi les acteurs, et ce, dans le respect du calendrier fixé, et en particulier concrétiser la réforme de l’enseignement qualifiant et de son offre d’options ; réaliser cette réforme en collaboration avec les entreprises et les secteurs professionnels en étant attentif à soutenir les filières correspondant aux métiers en forte demande structurelle et à supprimer les options qui ne mènent pas à l’emploi ; à tout le moins, revoir de manière assez stricte les critères selon lesquels des options peuvent ou pas être ouvertes, maintenues ou fermées ;
  • Redéployer l’offre de l’enseignement (qualifiant et supérieur) et de la formation via une collaboration active entre les dispositifs et opérateurs communautaires et régionaux (enseignement, centres de technologies avancées, Centres de compétences, centres IFAPME, …), en particulier en ce qui concerne l’accès aux équipements et formations de pointe disponibles dans les centres de compétences. Adapter en conséquence l’accord de coopération FWB-Régions, spécialement quant au financement suffisant ainsi que la suppression de l’accès limité s’appliquant à l’enseignement supérieur ou autres institutions concernées ;
  • Poursuivre et amplifier au niveau du Forem une politique de collaboration renforcée avec des opérateurs tiers spécialisés (non marchands et marchands) en vue d’offrir un parcours d’accompagnement qualitatif jusqu’à la mise à l’emploi durable de tous les demandeurs d’emploi ;
  • Optimiser et stabiliser les centres de compétences comme réponse privilégiée aux besoins des entreprises. Les centres de compétences (la plupart constitués en partenariat privé-public émanant des entreprises et des secteurs professionnels) représentent un dispositif clé dans la politique de formation et d’insertion ; ils forment à des métiers en demande et à des métiers émergents. Ils sont une des réponses adaptées aux besoins d’agilité manifestés par les entreprises pour relever les défis actuels et futurs en matière de compétences, ainsi qu’une réponse face au développement des news ways of learning. Ils bénéficient de diverses sources de financement soumises à des régimes variés, complexes et souvent instables ; et certaines de leurs activités essentielles sont caractérisées par des sous-financements structurels ;

Dès lors, il y a lieu d’établir un nouveau business model des centres de compétences dans une perspective de simplification administrative et de pérennisation, tenant compte des spécificités (infrastructures et bâtiments, équipements notamment machines et IT, détachements de personnels d’organismes tiers, innovations diverses …). Ce processus se mènera en collaboration avec le FOREM et avec les secteurs professionnels concernés.

Réduire les charges et les contraintes

Une énergie abordable, disponible et durable

La question des coûts de l’énergie reste une réelle préoccupation pour les entreprises. Dans l’industrie, l’énergie est souvent le deuxième facteur de coûts après le coût salarial, même parfois le premier.

Les entreprises wallonnes sont, en règle générale, dans une position défavorable par rapport aux entreprises flamandes, l’écart (10 à 15 %, parfois plus) s’expliquant par les prélèvements liés aux redevances de voirie et ou encore au soutien au renouvelable qui a dérapé en 2012 avec le Plan SOLWATT.

Au-delà de la différence entre Flandre et Wallonie, les études montrent aussi l’écart de prix avec nos concurrents étranger, ce qui détériore la position concurrentielle des entreprises belges, en particulier celles qui sont électro-intensives.

  • Afin de rétablir la position concurrentielle des entreprises implantées en Wallonie, il faut revoir la manière dont le soutien au renouvelable est répercuté dans la facture, notamment des entreprises. C’est pourquoi il faut instaurer un tarif « Transition énergétique » (remplaçant les prélèvements actuels liés au financement des certificats verts) indépendant de la démarche «accord de branche».
  • Prévu par la Directive «Emission trading», le mécanisme de compensation du coût des émissions indirectes, permet aux Etats membres de soutenir financièrement les entreprises de certains secteurs considérés comme les plus exposés à un risque de délocalisation vers des pays où les contraintes climatiques sont moins sévères (« fuite de carbone » ou « carbon leakage »). Il convient de renforcer et prolonger le mécanisme existant, en dégageant un budget suffisant en 2020 et 2021 pour atteindre le niveau maximal autorisé par l’Europe.

Simplification administrative

  • Veiller à assurer un level playing field par rapport aux objectifs européens et leur mise en œuvre, et maintenir les conditions de concurrence équitable ;
  • Simplifier l’octroi des aides et éviter le saupoudrage (ne pas ajouter une agence supplémentaire mais réorganiser les organismes existants pour améliorer l’efficacité) ;
  • Simplifier les procédures, deux exemples :
    • En matière d’économie circulaire, il conviendrait par exemple de favoriser les transferts transfrontaliers de déchets dans une démarche d’économie circulaire et de sécurité d’approvisionnement en matières premières ;
    • Il faut supprimer les règles qui empêchent le secteur du transport routier de réduire son empreinte écologique : par exemple l’interdiction de passer la frontière franco-belge avec 44 tonnes, alors que ces deux pays autorisent les 44 tonnes sur leur territoire, ou encore l’interdiction de circuler avec des écocombis sur les quelque 5 kilomètres du ring de Bruxelles qui se trouvent sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.