Investir

Augmenter et prioriser les investissements publics

Trois types d’investissements doivent être soutenus en Wallonie :

  • Les investissements productifs : ces investissements sont ceux qui ont un impact direct et fort sur le redéploiement. Des investissements dans la rénovation du bâti public et privé, dans des infrastructures partagées de R&D, dans des hubs logistiques, des plateformes d’innovation … rentrent dans cette catégorie. Le public peut éventuellement prendre à sa charge temporairement des investissements de nature privée pour accélérer et amplifier les impacts ;
  • Les investissements qui soutiennent l’économie : infrastructures de transport, d’énergie ou encore de télécommunication. Ces investissements sont faits dans des secteurs nécessaires au fonctionnement performant du tissu économique wallon ;
  • Les investissements qui rendent plus efficaces les fonctions régaliennes : par exemple digitalisation de la justice, de l’enseignement, du secteur des soins de santé… Ce sont des investissements qui non seulement améliorent la performance de l’Etat mais qui peuvent permettre à terme d’en réduire les coûts de fonctionnement.

Une nécessaire priorisation des investissements par les autorités pourrait se baser sur ces trois catégories et avoir pour objectif de trouver les meilleurs partage et usage de l’argent public disponible entre celles-ci. Le bon usage des moyens européens est dans ce cadre une priorité. La Wallonie doit les utiliser pour investir et créer la richesse de demain et non se limiter à les « consommer ».

Une vraie stratégie pour les friches industrielles

La Wallonie doit, dans les années à venir, attaquer avec encore davantage de volontarisme l’enjeu de ses friches.

La mesure du Schéma de Développement du Territoire de mettre fin à l’artificialisation de toute nouvelle terre à l’échéance de 2050 en Wallonie nous y pousse encore plus voire nous y oblige.

La mise en œuvre progressive de ces terrains, aujourd’hui désaffectés mais demain porteurs d’une valeur monétaire et stratégique majeure, passe par la mise en place d’une véritable stratégie wallonne de réhabilitation, incluant l’ensemble des phases du processus, de l’assainissement à la mise à disposition des biens.

Cette stratégie doit s’entendre avec la volonté de répondre aux besoins avérés de la Wallonie en matière d’espaces pour l’activité économique, le logement, les équipements publics … mais tout en créant un véritable cluster industriel de la réhabilitation, générant lui-même de l’emploi et de la valeur ajoutée. Cette stratégie doit se construire en mettant autour de la table l’ensemble des acteurs concernés.

Au niveau strictement économique, la logique peut, pour quelques-uns de ces projets, intégrer une dimension « cluster » en territorialisant certaines dynamiques de pôles et de clusters existants ou à créer. Dans le respect de ces dynamiques, certains de ces projets pourraient matérialiser la collaboration entre l’ensemble des acteurs concernés par une filière, en les rassemblant géographiquement au sein de projets emblématiques.

Dans ce type de projet, il est important d’être attentif à ne pas uniquement déplacer des fonctions dans des espaces plus innovants mais bien d’être générateur d’activités nouvelles. Le développement de tels espaces ne peut avoir pour conséquence le développement d’autres friches. Pour ce faire, les autorités doivent avoir le souci permanent et parallèle de maintenir les sites existants à un haut niveau de qualité.

En élargissant encore la réflexion, il pourrait apparaitre utile de réfléchir à la manière d’amener davantage de mixité dans des environnements aujourd’hui monofonctionnels mais aptes à se diversifier au moins pour partie (zones d’activité économique mixte, zones d’habitat, zones d’équipements publics …).

De manière générale, la Wallonie doit être extrêmement attentive à l’usage de ses terrains de grande dimension, qu’ils soient des friches ou non. La Wallonie doit accepter d’attendre pour en faire l’usage le plus productif. Une gestion de ces terrains de même que de tout terrain dont la nature stratégique est d’intérêt régional doit être faite à l’échelle régionale et non à l’échelle sous-régionale comme aujourd’hui.

Mesures d’accompagnement indispensables

Pour que des investissements puissent conduire à des résultats optimaux, il est en parallèle très important :

  • de disposer des compétences humaines indispensables pour les réaliser et les faire vivre. Se pose ici la question essentielle de la disponibilité de compétences en Wallonie et l’action essentielle que doivent jouer les autorités et les acteurs publics de l’accompagnement et de la formation pour y parvenir ;
  • de disposer des ressources nécessaires pour les financer. Emprunts publics, fonds européens, mobilisation de l’épargne privée, PPP, Energy Service Company (ESCO) … sont autant d’outils à étudier pour disposer des fonds permettant la réalisation des investissements prioritaires identifiés ;
  • de fluidifier toutes les procédures publiques liées à ces investissements. Permis, financements, paiements et autres analyses doivent être instruits avec sérieux bien entendu par les autorités mais avec le souci absolu de l’efficacité et la rapidité de l’action publique.